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7 avril 2012, nous sommes à J - 15...

et, tout bien réfléchi, je vais m'abstenir !

gremi-3
Avec l'aimable autorisation de l'auteur

Et je vais le faire comme, semble-t-il, de plus en plus de Français qui, à l'image de la presse étrangère, ne peuvent admettre qu'au moment crucial des élections, nous n'abordions, à aucun moment, les véritables sujets que sont la dette, les déficits sociaux, les réformes, l'immigration, l'emploi et les causes de notre déséquilibre du commerce extérieur.

Quant aux candidats, entre ceux qui, revenus en 1917, prônent une nouvelle révolution Bolchevique et atteignent 61% de "crédibilité", ceux qui, comme à leur habitude, ne conçoivent de résorber les déficits qu'en augmentant les impôts des riches, malgré les résultats que l'on a déjà pu expérimenter, sans se risquer, pour de vulgaires raisons électoralistes, à laisser entrevoir le moindre frémissement d'une éventuelle réduction concomitante des dépenses, et un Président qui, à force d'entendre répéter par les médias que son bilan est mauvais, n'ose même plus en faire état et, s'abaissant au niveau de la mêlée, redevient un simple candidat-postulant alors que son action, face à deux crises successives, nous a évité la situation peu enviable de quelques uns de nos voisins... Jamais je n'ai vu une campagne aussi affligeante et aussi éloignée des problèmes qui nous concernent tous !

A entendre les promesses des uns et des autres, une surenchère de démagogie et de dépenses publiques, j'en arrive à me demander si c'est bel et bien un Président pour la France que l'on va élire et si c'est à cette même France que certains comptent appliquer leur programme.

Mais si ! Vous savez bien ! La France, ce pays qui croule sous les dettes après les avoir accumulées pendant près de quarante ans et qui n'a pu survivre qu'en empruntant afin d'assurer ses dépenses courantes et tenter de pérenniser un modèle social dont elle est fière, certes, mais dont elle n'a plus les moyens et qui, de ce fait, reprend d'une main, par des prélèvements, ce qu'elle a donné de l'autre, au titre des prestations.

Cinq ans de "négationnisme" médiatique.

Comment pouvait-on espérer voir ceux qui se revendiquent de gauche, à plus de 80% et, de ce fait, constituent le bras armé de l'Opposition, refléter avec objectivité l'action d'un gouvernement qui n'est pas celui qu'ils appelaient de leurs vœux. Cinq ans de travail de sape, cinq ans de dénigrement systématique, irrationnel et viscéral, cinq ans à faire la caricature et non le portrait d'un Président, cinq ans d'un lavage de cerveaux qui, à la question "pourquoi le détestez-vous ..." entraîne la réponse infantile, "... Heu ... parce que !", cinq ans à user jusqu'à la corde, faute d'autres arguments, un "Fouquet's", un yacht et un "casse toi, pov'con", locution qui, pourtant, aurait parue bien fade dans la bouche d'un Chirac, cinq ans à laisser croire à une atteinte à la liberté d'expression alors qu'en l'écrivant et le clamant bien haut, ceux qui l'affirment démontrent, simultanément, que ce n'est pas le cas, cinq ans à en faire l'ami des riches alors que bien des décisions politiques l'ont été en faveur des couches populaires depuis la réforme de la garde à vue jusqu'à la possibilité de travailler tout en étant à la retraite, en passant par le RSA, le statut d'autoentrepreneur et le prêt à taux zéro, parmi bien d'autres.

Il est vrai qu'en s'attaquant aux causes de nos immobilismes, de nos déficits et en bousculant certains "acquis sociaux", souvent fort coûteux et d'un autre âge, il avait fort peu de chances de se faire des amis auprès de ceux qui restent, en France, les détenteurs de l'Opinion, de l'Enseignement, du secteur public et les chantres du "tout État" alors que nous serions tous, absolument tous, gagnants à profiter des fruits des réformes initiées.

Le Personnage.

L'un de ces Présidents est sympathique, mais il est de droite alors, aux yeux de certains, il a, par définition, tous les défauts et, ce, quoi qu'il fasse et dise sans que rien, par avance, ne puisse lui être pardonné alors que l'autre qui, soyons honnêtes, n'a, dans le regard, rien du voisin de palier bienveillant et convivial que l'on aimerait avoir, doit tout se voir pardonner au nom de la simple théorie de l'étiquette. Il est de gauche et, mieux encore, il l'incarne, alors... "Circulez, y'a rien a voir, dire, supposer, alléguer, relever, supputer, objecter".

sarko-mitterrand

Rien, pas même sa maladie dissimulée après nous avoir promis la transparence absolue, la cellule des écoutes de l’Élysée, l'affaire des Irlandais de Vincennes, celle du carrefour du développement ainsi que celle du Rainbow Warrior, un passé de résistant laissant quelques stigmates et reliquats peu fréquentables, deux suicides dont l'un, surtout, dans l'enceinte même du Palais, des 35 heures aussi ruineuses que la retraite à 60 ans, l'instauration Machiavelienne d'une proportionnelle visant à pourrir la vie de la droite avec son "extrême" dont on peine, encore, à se défaire trente ans plus tard, et, malgré cela, des Candidats héritiers spirituels prompts à donner des leçons de morale en pratiquant une "indignation à géométrie variable" et un électorat tellement hypnotisé qu'il ne songe même plus à gratter, un tant soit peu, sous l’hagiographie soigneusement entretenue du premier Président de gauche de la cinquième République.

Je sais que l'on peut tout faire dire à des photos et je reconnais que je postulais à montrer l'un des deux sous son meilleur jour et l'autre sous son plus mauvais mais, à la première recherche de photos sur Google, il s'est avéré que j'aurais été en peine pour faire la démonstration inverse. Par ailleurs, un certain nombre de mes amis, hauts ou très hauts fonctionnaires, ont eu, en faisant d'abord la moue, à travailler avec l'actuel locataire de l’Élysée et pratiquement tous, bien que plus ou moins de gauche, reconnaissent ses compétences, sa chaleur, ses convictions et sa force de persuasion ainsi que nous avons pu en juger à l'occasion des divers sommets liés aux crises financières successives.

Le tristement célèbre bilan.





On lui montre du doigt la gestion des deux crises successives et, au bout de celui-ci, il ne voit que le Fouquet's !


Calamiteux dites-vous. Peut-être, mais je me demande, là, d'un coup, si nos amis Grecs, Italiens ou Espagnols n'aimeraient pas être à même de présenter un bilan comparable, ne serait-ce que pour emprunter à des taux aussi bas que les nôtres ou même, comme il n'y a que quelques heures, ne pas se voir refuser une partie de l'emprunt sollicité, comme le Gouvernement Espagnol vient d'en faire l'expérience...

Calamiteux dites-vous. Peut-être, mais le chômage, s'il a indiscutablement augmenté, n'atteint pas les sommets de certains autres pays Européens ni, d'ailleurs, celui des États-Unis malgré un gouvernement Démocrate, les autoroutes sont bondées à chaque départ en vacances malgré le prix du carburant et des péages, les ventes de piscines privées flambent, le trafic aérien passager a augmenté de plus de 7% sur l'année 2011...

Calamiteux dites-vous. Peut-être, mais, sauf si ma mémoire me trahit, nous inversons la tendance à la croissance des déficits en se contentant de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, parmi d'autres mesures, alors que chez certains de nos voisins, la potion les concernant a été autrement plus amère alors, camarade, dans le secret de l'isoloir, vote dans ton seul et unique intérêt...

Strauss-Kahn aimait citer Elie Halévy, un grand historien du socialisme, qui affirmait que "ce qui caractérisait un socialiste Français, c'était l'ignorance de l'économie et l'incompréhension de l'Histoire" mais, alors, pourquoi m'abstenir après de tels éloges, tout simplement et même si c'est paradoxal, parce qu'avec un tel bilan, il est incompréhensible et un véritable gâchis qu'il puisse se contenter d'envisager une éventuelle réélection "au second tour" alors que, si les Français dans leur ensemble avaient un tant soit peu plus de notions d'économie et de gouvernance, un seul et unique tour, le premier, devrait être suffisant.

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