Mardi, Octobre 08, 2024
   
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Post-néo Colonialisme.

 

mali 
Avec l'aimable autorisation de l'auteur

Il fut un temps, pas si lointain que ça d'ailleurs, où l'action d'un Président se mesurait à l'aune des "grands travaux" qu'il confiait à la postérité... alors que, maintenant, il semblerait que la mode évolue et que chacun doive y aller de sa petite guerre coloniale.

Certes, celle de Sarkozy, en Libye, finit par l'être par procuration puisque, s'agissant peu ou prou de l'ancienne Tripolitaine, c'était aux Italiens que revenait l'honneur de s'en charger mais l'intervention pressante de BHL nous a permis de les coiffer sur le poteau et ...

... yallah ...

Nous avons balayé un dictateur et, dans le même temps, déstabilisé une bonne grosse partie de l'Afrique du nord et laissé ce pays libéré devenir le supermarché d'un monceau d'armes devenu, bien évidemment, inutile à cette démocratie toute neuve.

Inutile, mais peut-être pas aux yeux de tous, puisque cette fois et après avoir joué les pyromanes, nous endossons la seyante tenue de pompier pour tenter d'éteindre un incendie que nous avons, somme toute, quelque peu contribué à déclencher.

Mais dans cette situation, nous nous montrons, et je le déplore sincèrement, extrêmement injuste à l'égard d'une Europe qui se révèle pourtant authentiquement solidaire de notre action. En effet, elle nous laisse à la fois le privilège enviable d'être en première ligne puisque, du fait même de son absence, la France en constitue la seule et, de plus, en prenant un recul stratégique permettant d'embrasser un vaste panorama, elle se charge de surveiller nos arrières.

Devenue, ainsi, "Europe-Assistance", elle assume la logistique indispensable à un conflit armé en apportant à nos hommes pansements, sparadrap, bande plâtrée, agrafes, mercurochrome, antidiarrhéiques et, tout ceci, sans oublier quelques infirmières capables d'un gros bisou là où ça fait mal.

Mieux que le "Made in France", nous venons d'inventer le concept du "Made in France Afrique", mais quitte à déclencher une guerre coloniale, autant qu'elle le soit à l'instigation de ceux qui, depuis bien des dizaines d'années, en maîtrisent toutes les finesses tout en gardant présent à l'esprit ce qui est connu et pratiqué depuis la nuit des temps, à savoir l'art de la diversion. Un art qui, comme chacun le sait, consiste à détourner et focaliser l'attention populaire sur des problèmes extérieurs lorsque ceux de l'intérieur deviennent insolubles.

Je n'ai qu'une crainte, finalement, qui est celle de voir nos forces, en recourant à l'arme chimique de l'eau déshydratée en poudre, parvenir à transformer un désert totalement aride en bourbier.

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