Samedi, Décembre 21, 2024
   
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Le Yin, le Yang et l'Économie.

Si l'on accepte, ne serait-ce que quelques instants, de tourner le dos à une guerre de religion ou à un dogmatisme qui fige, stérilise et empoisonne notre débat politique et que l'on compare objectivement et avec neutralité les définitions respectives du Socialisme et du Libéralisme, force est de constater que chacun est le frère ennemi de l'autre, que chacun est aux antipodes de l'autre mais aussi, et c'est tout de même assez fondamental, que chacun est le complément de l'autre car aucun ne peut exister ni même se concevoir sans l'autre sauf à considérer comme envisageable le communisme ou l'ultra libéralisme.

Cette dualité mais aussi cette complémentarité figure, par définition même, dans le symbole du Tao : le blanc et le noir, la nuit et le jour, le chaud et le froid, l'actif et l'inactif... le tout-État et le non-État, le collectif et l'individuel, le Public et le Privé, la régulation forcenée et "la bride sur le cou" etc..

Si le concept du Yin et du Yang est connu, ce qui l'est moins c'est qu'en plus d'un équilibre harmonieux entre les deux termes, il est tout aussi nécessaire que chacun soit présent en quantité suffisante. Il ne suffit pas d'ouvrir et de régler vos robinets d'eau chaude et d'eau froide pour que l'eau qui coule soit à la bonne température, il faut également un débit correct pour que votre baignoire se remplisse dans un délai raisonnable.

Le problème ne se pose donc pas en terme d'opposition mais de complémentarité entre une vision "Socialiste" et une vision "Libérale" de l'Économie et du rôle de l'État. La seule option, et c'est elle qui est primordiale et qui ne devrait pas, en France, varier tous les quatre beaux matins, consiste à savoir placer le curseur au bon niveau.

Autrement dit, si l'on souhaite que le corps, social en l'occurrence, ne tombe pas malade, il est impératif que chaque acteur ait une "productivité" ou une efficacité suffisante pour ne pas déséquilibrer le système et, dès lors qu'il s'agit d'un secteur "non productif" au sens strict du terme, qu'il se donne au moins pour objectif et pour justification d'être dynamique, réactif, simplificateur et "facilitatif".

Il serait donc pour le moins utile d'établir clairement les limites du rôle interventionniste ou régulateur de l'État, pour éviter le terme monarchique de "Régalien", d'établir et de fixer une proportion juste et parfaite entre le "public", dans ses diverses déclinaisons, et le "privé" tout en établissant leurs frontières réciproques avec précision et, surtout, constance dans le temps car il faut garder présent à l'esprit que, non seulement, la France a existé avant les sacrosaintes Nationalisations, mais que nous avions du gaz, de l'eau, de l'électricité, des compagnies aériennes et maritimes, des transports en commun, des trains, des assurances sociales etc.. avant que tout ceci ne devienne des "services publics" qui sont, assurément, au service de tous, sauf du public.

Camarade, te souviens-tu du temps où Air France était nationalisé ? Ça c'était le bon temps, pas de concurrence, nulle notion de compétitivité, pas de cadences infernales, pas de soucis de rentabilité, la grève à la moindre contrariété... En plus, les billets étaient chers, très chers, quasi intouchables, et par dessus le marché, le plus génial de tout, c'est qu'on les payait une seconde fois, en subvention, dans nos impôts ...

... Finalement, et au risque de passer pour "déviationniste", pour le Peuple et donc pour nous, camarade, je me demande si le mieux ne serait pas, après tout, le Libéralisme ?

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