Mardi, Octobre 08, 2024
   
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Culpabilité et Repentance.

"Ego autem, cum mihi molesti essent, induebar cilicio" ...

... Quant à moi, bien que ces choses me furent pénibles, je revêtirai le cilice ...

Les lecteurs du "Da Vinci Code", les membres de l'Opus Dei ou ceux qui ont un minimum de culture, c'est à dire tous les lecteurs de ce site, savent parfaitement ce qu'est un cilice. Néanmoins, je vais tout de même en donner la définition, simplement au cas où... Il s'agit, à l'origine, d'une chemise portée à même la peau, d'une ceinture de crin ou d'étoffe rude portée par pénitence ou par mortification.

Certains adeptes vont jusqu'à remplacer le tissu, sans doute encore trop doux pour eux, par des liens et ceintures en métal tissé et hérissé de pointes pénétrant la peau... Un pur délice, poussant ainsi la souffrance, délibérément imposée à son corps, à son paroxysme, afin de se repentir encore mieux d'une faute qui peut être soit réelle soit, le plus souvent, complètement imaginaire. Freud, d'ailleurs, voyait dans cette hypertrophie de la Culpabilité la cause possible de certains échecs de la psychanalyse, car ces patients là ne parvenaient pas à se défaire d'un "masochisme moral" qui les poussait à expier sans cesse une faute inconsciente.

Si, dans les cultures judéo-chrétiennes, le "Péché Originel" est "La Faute" que l'Homme porte sur les épaules depuis des millénaires et dont il doit se racheter, seul le christianisme, assisté en cela par l'apôtre Paul, s'est empressé de lui en adjoindre une autre, plus cohérente avec le dogme, celle de la mise à mort du fils de Dieu. Accessoirement, cette approche permettait de faire d'une pierre, deux coups, en montrant du doigt le Peuple qui portait l'inexcusable responsabilité d'avoir tué celui qui, pourtant, venait racheter la Faute Initiale de l'Humanité...

Contrairement à ce que l'on pense en général, le Péché Originel n'est pas celui de la Chair, ce n'est pas parce que Adam a fauté avec Ève qu'ils se sont fait virer du Paradis Terrestre, mais pour avoir désobéi à Dieu en consommant le Fruit de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Quant à entretenir l'idée que ce fruit était une pomme, rien n'est moins sûr, sauf à situer l'Eden en Normandie, par contre, et pour de nombreuses raisons symboliques, il se pourrait fort bien s'agisse du fruit du Grenadier qui, à maturité, éclate en dispersant ses graines à l'image d'une connaissance qui se répand.

Outre la perte du Paradis terrestre, la femme est condamnée à enfanter dans la douleur, l'homme à gagner son pain à la sueur de son front et le serpent, lui, à être détesté de la femme et de sa descendance, et tout ça, pour avoir voulu accéder à la Connaissance et, peut-être aussi un peu, à une forme de "libre arbitre"...


Notre grand Architecte
, suivi en cela par par bien des générations de Gouvernants, semblait déjà estimer qu'il n'y a pas plus dangereux qu'un Peuple qui pense !

... Et bien, continuez à penser par vous-même, en récusant une culpabilité et, donc, une repentance qui ne concernent, en fait, que la "Brebis Égarée". En effet, si vous êtes croyant, vous ne pouvez ignorer que le Baptême vous a lavé du Péché Originel et que le compteur a été remis à zéro, par contre et bien évidemment, si vous n'êtes pas croyant, cette culpabilité ne vous concerne en aucune manière et votre plus grand risque sera celui d'être tenu pour "coupable de ne pas vous sentir coupable".

Il est tout de même surprenant de constater que plus notre Société est devenue matérialiste, plus elle s'est éloignée de la religion, enfin de certaines, et, donc, d'un Péché Originel que l'on pratiquait depuis des millénaires et dont, par expérience, on savait se défaire, plus cette place, laissée vacante, a été occupée par d'autres péchés, plus profanes, plus nombreux, plus variables au gré des modes, dictant ce qu'il était bon de dire et de penser. Le Religieusement correct a cédé sa place au Politiquement correct.

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La Langue de bois.

"La parole a été donnée à l'homme pour cacher sa pensée".

Cette phrase du célèbre roman de Stendhal, le "Rouge et le Noir", pourrait constituer la véritable clef de la "Langue de bois".

L'Homme, dès lors qu'il ne se sent plus libre de s'exprimer, que ce soit dans une dictature ou en raison de l'enjeu d'une allocution publique ou d'un discours électoral, n'utilisera plus la langue comme un miroir mais, au contraire, se retranchera derrière elle comme derrière un masque. Le langage exprimé ne deviendra qu'un leurre ou, poussé à son paroxysme, un vulgaire attrape-gogos, un discours de bonimenteur.

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Le Politiquement correct.

"Mieux vaut avoir tort avec Sartre, que raison avec Aron"...

Cette extraordinaire sentence soixante-huitarde, quelques années seulement avant que le "politically correct" n'entre en usage aux États-Unis, montrait déjà que l'appartenance à un courant de pensée l'emportait sur la Justesse de cette même pensée.

Une fois n'est pas coutume, nous avions devancé nos amis Américains, mais il faut bien reconnaître que nous étions aussi quelque peu contaminés par la Révolution culturelle Chinoise, et qu'un bagage linguistique comparable servait à y définir l'étalon officiel du "bien pensé et du justement dit", selon le catéchisme de Mao et sous l'œil tout aussi bridé que vigilant des tristement célèbres Gardes Rouges.

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