Mardi, Mars 19, 2024
   
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Le B. A. BA de la Politique... Nicolas Machiavel !

Un autre Nicolas, certes, mais celui-ci aurait, aujourd'hui, pratiquement cinq cents ans et s'il a disparu, son oeuvre est telle qu'elle lui a survécu et que nous pourrions écrire son nom d'une façon tout à fait contemporaine, à savoir M@chiavel.

Cet homme politique et philosophe italien, mort en 1527,  fut un des premiers à tenter de définir l'action politique et à en établir les règles. Son analyse au scalpel des mécanismes du pouvoir, en s'appuyant sur les pulsions et réactions populaires, reste parfaitement d'actualité alors que, depuis l'écriture du "Prince", près de cinq siècles se sont écoulés. Les quelques extraits, utilisés comme introduction à mes propos, montrent que rien n'a changé, les mots et les termes peut-être, mais le "fond", lui, n'a pas pris une ride :

" ... les hommes changent volontiers de maître, dans l'espérance d'amender leur condition : cette pensée leur fait prendre les armes contre ceux qui les gouvernent ; mais ils s'aperçoivent bientôt, par leur propre expérience, qu'ils ont augmenté leurs misères ..."

Que dire de plus sauf, peut-être, vous conseiller la lecture de l'intégralité de ce texte, ce qui vous permettra de voir la "politique" comme un spectacle d'illusionniste dont vous connaîtriez, à l'avance, le tour et les trucs qui vont lui permettre de faire disparaître nos déficits, là sous nos yeux ébahis, puis de les faire réapparaître, transformés en richesses offertes à tous les spectateurs. Si, imprudemment séduits, nous le prenons à notre service, redoutons, plutôt, de le voir transmuter notre Or en Plomb...
 

Libéral ou économe ?

"... et je dis qu'il est avantageux à un Prince de passer pour libéral. Cependant, cette qualité peut lui être nuisible, s'il en use jusqu'à n'être plus respecté. Mais s'il en use avec mesure et comme il faut, elle restera discrète, et il échappera à la réputation du vice opposé. Au contraire, à vouloir passer dans le monde pour véritablement libéral, il devient nécessaire de ne négliger aucune occasion d'être somptueux, ce qui consumera toutes les finances d'un Prince : il sera obligé, pour garder cette réputation de libéralité, de surcharger ses sujets, de rechercher les occasions de confiscation, et d'en venir à des moyens indignes pour remplir ses coffres, ce qui le rendra odieux à son peuple et méprisable à tout le monde. .../... Soyez donc très libéral de ce que vous ne tirez point de vos coffres, ni de ceux de vos sujets."

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Gouverner, c'est prévoir.

"... L'on peut dire, en politique, ce que les médecins disent de la phtisie, que c'est un mal, dans les commencements, bien aisé à guérir et malaisé à connaître ; mais que si on lui laisse prendre racine sans s'appliquer à la traiter, elle devient dans la suite très aisée à connaître et très malaisée à guérir. Disons de même, dans la politique, que lorsqu'on prévoit les maux de loin, on les guérit aisément ; mais que pour les bien connaître il faut avoir bien de la pénétration et bien de la prudence ; qu'au contraire, si on les laisse croître jusqu'au point que chacun les connaisse, alors personne ne les peut guérir."

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La prime à l'inaction.

"... parce que, pour vous y maintenir, vous n'avez qu'à ne rien innover dans la manière dont vos ancêtres les ont conduits ; et pour le reste, temporiser dans les accidents qui peuvent survenir. Ainsi, pourvu qu'un Prince ne soit pas tout à fait sans conduite, il est assuré de conserver toujours son État, à moins qu'un voisin beaucoup plus puissant que lui ne l'en dépouille ; et même quand cela arriverait, il peut compter de rentrer en possession de ses biens, pour peu qu'il arrive de disgrâce au nouveau conquérant. ..."

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Favoriser l'initiative.

"... Un Prince doit encore marquer de l'estime pour les vertus, et honorer les plus excellents dans les arts. Il faut aussi encourager ses sujets à s'attacher sans inquiétude à leurs professions, que ce soit l'agriculture ou le commerce, ou tout autre exercice, afin que l'un ne soit point détourné d'embellir ses terres, par la crainte de la confiscation, ni l'autre d'ouvrir un trafic, par celle des impôts. Au contraire, il faut proposer des récompenses à tous ceux qui entreprendront quelque chose qui tourne au bien de la cité et de l'État."

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