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Y en a qui y ont cru !

 

recession
Avec l'aimable autorisation de l'auteur

Il y a tout juste un peu plus d'an, en mai 2012...

Persuadés qu'un certain Sarkozy, Nicolas de son prénom, avait été aussi néfaste à la France que, de leur temps, les dix plaies l'avaient été en Égypte, 51,62% des électeurs l'ont balayé, lui et son équipe, d'un revers de scrutin afin de renouer avec la croissance, le plein emploi, le pouvoir d'achat, bref la félicité dont ils auraient été privés durant cinq ans.

Il est vrai qu'on le leur avait tellement dit et répété qu'ils avaient fini, à la longue et naïvement, par le croire....

Et pourtant, même en détricotant avec acharnement tout ce qu'il avait fait pendant cinq ans, le chômage, la précarité, les fermetures d'usines, la dette et, pour rester concis, les déficits, en bloc, continuent de croître et la France entre, cette fois officiellement, en récession !

Il est vrai que nous n'en étions pas loin depuis quelques courtes années mais, cette fois, ça y est, nous y sommes pour de bon et même avec l'aide de Saint Coué ou de la richesse linguistique de notre belle langue Française autorisant de magnifiques circonlocutions, plus personne ne pourra feindre d'ignorer que nous allons réellement mal d'autant que, dans un silence journalistique assourdissant, nous venons de perdre les 3A auprès de l'une des agences de notation.

Bien évidemment, c'est de la faute de tout le monde, de la mondialisation, de la Chine, des pays émergents, du changement climatique, des exilés fiscaux, de Sarkozy et de tout ses prédécesseurs sauf de Mitterrand et de ses fils spirituels, bien sûr, lorsque la France avait la chance infinie de les voir aux affaires.

Un "tout le monde" rassurant mais un "indéfini" qui permettra d'oublier qu'il ne s'agit que des conséquences funestes d'un modèle social que le monde entier nous envie, certes, mais qui consiste, tout simplement, à dépenser, depuis quarante ans passés, plus que l'on ne gagne, bref à vivre à crédit et, aujourd'hui, à la limite du surendettement ! Un modèle social hérité du sortir de la guerre, soit près de 70 ans tout de même, de sa vague de nationalisations et d'une empreinte quasi indélébile de nos chers communistes et de leur vision économique dont nous serons bientôt les seuls, avec la Corée du nord et Cuba, à cultiver, à la fois, le romantisme et une nomenklatura qui n'a, et on peut la comprendre, aucune envie de disparaître.

Deux générations pendant lesquelles, on le sait tous, le reste du monde restait confondu et béat d'admiration devant un nirvana Français dont il n'oserait même pas rêver... alors que, dans le même temps, les pays émergents ont émergé en nous taillant des croupières économiques et industrielles tandis que, de notre côté, en tournant résolument le dos aux préconisations des économistes et à une réduction massive des dépenses publiques, nous ne savons plus que fabriquer des fonctionnaires, faire la chasse aux riches et aux entrepreneurs comme s'il s'agissait de contre-révolutionnaires potentiels, faire fuir la matière grise de nos jeunes diplômés, lever des taxes sur tout ce qui bouge, augmenter les prélèvements existants, déborder d'imagination pour en créer de nouveaux et, tout ceci, en nous expliquant que tout va bien, que c'est la reprise et qu'il faut consommer...

Les médias, nos chers médias, y vont également de leur couplet militant et extatique sur ces particuliers qui louent à d'autres leur voiture ou leur appartement en baptisant pompeusement d'économie de "partage" ce qui ne constitue rien d'autre que les prémices d'une "économie de pénurie", de troc ou de marché noir. Tôt ou tard, un éventuel recours aux appartements collectifs nous sera présenté comme le retour, par les Français, à la vie tribale et citoyenne tout comme les vacances à la campagne ou en famille nous furent présentées, dans les années 1980, comme une redécouverte d'un tourisme vert et hexagonal en se gardant bien de préciser qu'il ne s'agissait que des conséquences de la chute du pouvoir d'achat et qu'un bon nombre de vacanciers aurait sans doute, et de beaucoup, préféré pouvoir s'offrir les Seychelles ou quelques autres destinations lointaines. Mais, que voulez-vous, une telle analyse eut été du déviationnisme.

Lorsqu'un avion, à force de ralentir, passe au dessous de sa vitesse de sustentation, il "décroche" soudainement tout en devenant incontrôlable. Je me demande s'il existe un modèle économique fiable permettant de pronostiquer à quel moment la France, à force de voir la consommation et l'activité économique ralentir, va devenir, elle aussi, incontrôlable.

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