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21 octobre 2012, Dépassements d'honoraires.

 

tabac-honoraires
Avec l'aimable autorisation de l'auteur

Tous les Gouvernements, absolument tous sans exception, ont eu recours, ont recours et, avec cette imagination débordante qu'on leur connait, continueront d'avoir recours à l'augmentation du prix du tabac et des cigarettes au prétexte de la lutte contre le tabagisme... sans oublier, depuis peu, une démarche identique et pour des raisons comparables consistant à taxer la bière afin d'en freiner la consommation...

Par contre, face à la flambée des dépenses de santé, leur réaction, toute aussi immédiate que chronique, consiste à tout faire pour entretenir l'illusion que le recours à la Carte Vitale aurait pour effet de rendre la consultation médicale "gratuite".

Si la santé n'a pas de prix, elle a un coût, et ce qui semble gratuit sur l'instant, pour le consommateur, et j'emploie ce terme délibérément, sera en fait payé, plus tard, par la Collectivité toute entière.

Comment ou, plus encore, par quelle incohérence et méconnaissance de la plus élémentaire psychologie, espérer, comme on le fait depuis des dizaines d'années, juguler la progression constante des dépenses de santé, entraînant celle de prélèvements sociaux qui, en figurant en bonne position au Guiness des records impactent tant notre pouvoir d'achat que notre compétitivité, sans mettre un terme à une gabegie que tout le monde connait mais qu'il est "politiquement incorrect" de dénoncer, sans contrôler l'attribution et l'usage fait des CMU, sans lutter contre le prêt de cette carte de crédit qui ne débite pas son compte et qui, contrairement au nom qui lui est attribué, est "mortelle" pour la Sécurité Sociale, sans lutter contre la dérive d'une Aide Médicale d’État qui flirte avec le petit milliard d'euros, sans lutter contre ces pleins sacs de médicaments, en général parmi les plus coûteux, qui, sous l’œil des pharmaciens et sur ordonnances médicales, partent "au pays" à l'occasion des périodes de vacances et sans, surtout, impérativement tout mettre en œuvre pour responsabiliser le patient lui-même.

Or, et même si ce n'est pas très démagogique à première vue, comment mieux faire toucher du doigt à nos Patients que l'acte médical possède une "certaine valeur" que de laisser à sa charge ... avec tact et mesure et en fonction de sa situation de fortune ... une partie des honoraires. Avant de crier haro sur les praticiens qui osent laisser une part de plus en plus importante du remboursement à la charge des mutuelles avec, pour corollaire, une contrainte économique qui leur impose d'augmenter leurs cotisations, il est bon de se souvenir que le gouvernement précédent, afin de diluer quelque peu le coût de l'inénarrable gestion de la grippe A, n'avait pas hésité à faire supporter, par ces mêmes mutuelles, environ 300 petits millions d'Euros... Je n'ai pas souvenir, à l'époque, d'avoir entendu beaucoup de voix, tous bords politiques confondus, s'élever contre une décision qui n'allait pas manquer, et ce fut évidemment le cas, de provoquer une flambée des cotisations.

Dépassement d'honoraires dites-vous ? Mais par rapport à quoi ? Par rapport à ceux fixés par un organisme qui demeure Juge et Partie, qui n'en subit aucun préjudice puisqu'il ne rembourse pas un centime de plus et qui, en fait et avec bon sens, devrait ou finira par, comme à l'exemple des montures de lunettes, pratiquer un "tarif" n'ayant plus aucun rapport avec la réalité et, ce, à sa propre initiative. Si, demain et en procédant avec la même démarche intellectuelle, je décrète que le foie gras, le homard, le Champagne et le caviar gris d'Iran sont, dorénavant, "gratuits", il y aura la queue devant l'Hôpital Fernand Vidal afin de pratiquer des lavages d'estomac à la chaîne...

Le volet "Social" de notre "Électoralisme" chronique aura raison de notre "Modèle Social" !

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