Samedi, Décembre 21, 2024
   
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Gouverner, c'est prévoir.

"... L'on peut dire, en politique, ce que les médecins disent de la phtisie, que c'est un mal, dans les commencements, bien aisé à guérir et malaisé à connaître ; mais que si on lui laisse prendre racine sans s'appliquer à la traiter, elle devient dans la suite très aisée à connaître et très malaisée à guérir. Disons de même, dans la politique, que lorsqu'on prévoit les maux de loin, on les guérit aisément ; mais que pour les bien connaître il faut avoir bien de la pénétration et bien de la prudence ; qu'au contraire, si on les laisse croître jusqu'au point que chacun les connaisse, alors personne ne les peut guérir."

C'est tellement une évidence qu'un commentaire pourrait paraître superflu mais, à y bien réfléchir, pas totalement. Ne serait-ce que pour fixer les idées, il est bon de savoir qu'entre le moment où la nécessité d'une loi peut apparaître et le moment où elle est rédigée, discutée puis appliquée, le délai technique minimal, lorsque tout va pour le mieux, est de l'ordre de 12 à 18 mois... Un délai de latence de plus d'un an que nos dirigeants connaissent au moins autant que moi, et devraient prendre en compte !

Il est, d'ailleurs, tout à fait paradoxal de constater que, si nous promulguons une multitude de textes, de lois et de normes, c'est en mettant des années à nous y résoudre. Lorsqu'enfin nous passons à l'acte, c'est parce que nous sommes au pied du mur et nous le faisons, alors, en toute hâte. Le texte, loin d'avoir été mûri et soupesé, rédigé à la va vite, s'avère soit inapplicable, à l'image des tests ADN, soit entaché d'effets secondaires tels qu'un amendement correctif s'avère aussitôt nécessaire. Les effets secondaires, et apparemment imprévus, du RSA sur certains impôts, taxes et redevances dont était exonéré, jusque là, le bénéficiaire, en sont un exemple caricatural et tout récent.

N'oublions pas nos fameuses algues vertes qui, chaque été et depuis une quarantaine d'années, couvrent les colonnes des journaux et le sable de certaines de nos plages, alors que, depuis tout autant de temps, la cause en est connue. Il est vrai que le remède à mettre en œuvre pourrait mécontenter certains électeurs donc, tant qu'il n'y aura pas eu plus de morts humaines ou animales, il restera urgent d'attendre et, pour les touristes, la solution d'aller bronzer ailleurs ou de prévoir des masques à gaz...

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