3 novembre 2021, Quelques précisions...
... qui me semblent nécessaires.
Arthur Schopenhauer, dans son extraordinaire art d’avoir toujours raison, reconnaissait que, lorsque tous les stratagèmes sophistiques, visant à sortir vainqueur d'un débat, avaient échoué, il ne restait plus que l’attaque ad hominem, l’enchaînement d’insultes gratuites et la violence verbale.
D'autre part, et d'après Damon Mayaffre, spécialiste de l'analyse du discours politique, le reproche que l'on a pu faire aux forces de gauche après guerre de manier, à tort et à travers, l'invective « fasciste ! », notamment en 1958 contre le pouvoir gaulliste dont, aujourd'hui, tout le monde se réclame pourtant, puise son origine dans la période de l'entre-deux-guerres.
En effet, la confusion et l'amalgame simplificateur, dans la pensée de gauche, entre mouvement réactionnaire, mouvement autoritaire ou mouvement fasciste est originelle et génétique ; elle a toujours été entretenue pour mobiliser face à un adversaire, réel ou supposé. Par simplification, par manichéisme et surtout faute d'arguments, le « fascisme » est souvent, dans une conjoncture donnée, l'ennemi à combattre, comme la « droite » ou la « réaction » le sont dans d'autres conjonctures.
Il faut, également, garder présent à l'esprit que les seuls deux authentiques, et revendiqués comme tels, fascistes du vingtième siècle ne furent autres que Benito et Adolphe, tous deux députés socialistes. Certes, ensuite, ils ont mal tourné mais, ceci étant posé, nos actuels "Antifas" feraient bien d'avoir une culture politique et historique qui leur fait cruellement défaut.
Arborer, sans vergogne, une volonté de défendre la "démocratie", et chercher tous les moyens possibles, violence comprise, pour interdire l'expression d'une opinion qui n'est pas la leur me rappelle les heures les plus sombres du Stalinisme, du Maoisme, du Castrisme, des Goulags, des asiles psychiatriques et des camps de rééducation.
Il est vrai qu'en français, le terme "défendre" possède deux sens. Le premier signifie "protéger", le second "interdire". Nul doute que les mois qui viennent vont, à l'évidence, permettre de savoir laquelle de ces deux acceptions va l'emporter lors des débats auxquels nous allons assister.