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En finir avec notre schizophrénie.

 

Cette affection, appartenant au domaine des psychoses, se caractérise par la perte du sens des réalités au point que le patient n'est même plus conscient de souffrir d'un trouble mental. Se développant le plus souvent au début de la vie adulte, elle se traduit par des comportements et des discours bizarres, des troubles cognitifs, sociaux et comportementaux, une implication exagérée voire un sentiment de persécution. Dans sa manifestation la plus fréquente, elle entraîne une totale déconnexion entre les idées et le comportement mais, dans les cas les plus aigus, le patient peut alors devenir dangereux, tant pour lui-même que pour la Société.

lutte des classes
Avec l'aimable autorisation de l'auteur

Début de la vie d'adulte... Discours bizarres, voire délirants... Implication ou militantisme extrême... Sentiment de persécution... Troubles cognitifs, sociaux et comportementaux... Déconnexion d'avec le réel...

A énumérer ces symptômes, il devient assez tentant de résumer la schizophrénie, très répandue dans les milieux politiques ou syndicaux, à ces discours qui, s'ils enflamment les foules, n'en sont pas moins à des années-lumière des contingences économiques et à cette faculté de promettre tout et son contraire avec, en cas d'échec, la désignation immédiate et stéréotypée des responsables.

Responsables qui ne manqueront pas d'être... les Autres, la Société avec un grand 'S', le Grand Capital, la Mondialisation, le protectionnisme, les forces réactionnaires, les Libéraux, les Conservateurs, le Patronat voire, pour les plus âgés, le complot Judéo-maçonnique... mais sans jamais, absolument jamais, et de peur de passer pour déviationniste, effectuer la plus élémentaire remise en question des hypothèses de départ.

Si cela ne vous évoque pas la Société Française ou, au moins, quelques unes de ses composantes, c'est que j'ai raté ma démonstration ou que vous ne méritez pas de lire ma prose.

Si, ça y est, vous venez de vous taper sur le front en vous exclamant, tout comme le célèbre Inspecteur Bourrel de notre enfance, "bon dieu, mais c'est bien sûr !"

C'est la France, notre belle France, dans toute sa splendeur et sa pathologie. Une pathologie qui constitue, très probablement, une part de son exception culturelle...

Une fiscalité parmi les plus bête du monde, délirante, confiscatoire, inconstante dans le temps, démotivante, frappant trop lourdement trop peu de gens, transformant nos "riches" et nos patrons, qui sont par la même occasion des employeurs, en produits d'exportation, au lieu de tout mettre en œuvre pour en faire les denrées d'importation dont notre économie et nos chômeurs ont le plus grand besoin... bref plus proche d'une prolongation vengeresse de la lutte des classes et d'une justification à l'assassinat de la poule aux œufs d'or que d'un système qui favoriserait l'investissement, le travail et la consommation...

Et que dire d'une politique de réduction des déficits de la Sécurité Sociale qui, en entretenant l'illusion, voire la revendication, que tout doit être gratuit, déresponsabilise totalement le consommateur, d'une politique à la "Gribouille" de réduction de notre dette puisqu'elle ne va pas manquer de freiner la consommation donc les rentrées fiscales, d'une politique en faveur de l'emploi qui contribue à en détruire, d'une politique de l'immigration qui créé le communautarisme et un rejet réciproque, d'un syndicalisme jusqu’au-boutiste et irresponsable qui fabrique plus de chômeurs et de délocalisations qu'il ne préserve le salarié, d'un code du travail qui protège le travailleur au point d'en devenir un repoussoir à l'embauche, d'une administration tatillonne qui, au lieu de mettre de l'huile dans les rouages de l'entrepreneuriat, donne l'impression de cultiver un esprit maison qui serait..."je peux nuire donc j'existe".

Que dire de tout cela ? Qu'il est urgent de changer de paradigme avant que nous ne rééditions 1789 car, si les bailleurs de fonds de l'achat d'une paix sociale à crédit en ont, soudainement, par dessus la tête, tout peut arriver...

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