Vendredi, Avril 19, 2024
   
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Une des plus belles.

Vous souvenez-vous, au moment de la très importante augmentation du prix des tabacs, il était prévu, en fait, deux augmentations consécutives. L'une a eu lieu à l'automne 2003, déclenchant la colère des buralistes que l'État s'est empressé de subventionner. La seconde devait avoir lieu au début du printemps suivant et, très étrangement, elle n'a pas eu lieu.

Savez-vous pourquoi ?

Dès le mois de février, les douanes qui restent en charge de ce genre de "collecte" savaient que cette seconde augmentation passerait à la trappe. Avec innocence, vous pourriez éventuellement supposer que le Ministère de la Santé, dans sa grande mansuétude, estimait qu'après tout, et tout bien pesé, ce gros coup de pouce était suffisant.

Pas du tout, vous n'y êtes pas du tout !

Pour le faire à la Coluche, "l'État, la main sur le coeur, voulait que les Français s'arrêtent de fumer et, ces cons là, ils s'étaient vraiment arrêté de fumer". De ce fait, l'Etat perdait de l'argent tout simplement parce que la baisse des recettes, conséquence immédiate de celle de la consommation, n'était  pas suffisamment compensée par la hausse du prix de vente.

D'autre part, ainsi que l'atteste un court extrait de la séance du Sénat du 18 novembre 2003, à trop augmenter le prix des tabacs, du chômage pouvait en découler du fait de taxes plus faibles à l'étranger :

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"Compte tenu de ce qui précède et par cohérence avec la politique de hausse de la fiscalité retenue pour les cigarettes dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2004, il est proposé, dans cet amendement, que la fiscalité des cigares progresse dans les mêmes proportions que celle des cigarettes, à savoir aligner les dispositions concernant les cigares dans l'article 4 sur le taux de progression des taxes portant sur les cigarettes, de manière qu'il n'y ait pas de discordance, ce qui suppose une majoration du taux normal de 5 %, en le passant de 20 % à 21 %, et un relèvement du minimum de perception de 20 % en le portant à 66 euros, relèvement dont M. Vasselle nous parlait hier à propos d'un autre article.

Ces mesures sont indispensables pour que la seule usine de fabrication de cigares en France, celle de Strasbourg, puisse affronter la concurrence étrangère avec succès et ne vienne pas s'ajouter à la liste des usines de cigarettes que le groupe Altadis vient de décider de fermer. Si les cigares Altadis ne sont plus fabriqués en France, ils le seront en Espagne, où une usine du même groupe attend avec impatience la fermeture de Strasbourg. Car les taxes sont beaucoup moins élevées en Espagne et les coûts de fabrication, sont beaucoup plus bas.

La lutte contre le tabagisme ne peut pas aboutir à créer partout du chômage en France et à faire prospérer les usines et l'emploi à l'étranger, sans parler des trafics, je le redis, monsieur le ministre, bien que nous ayons eu un long dialogue sur ce sujet cette nuit.

Si l'usine de Strasbourg ferme et si la fabrication de cigares Altadis, c'est-à-dire les petits cigarillos fumés par beaucoup de gens en France, cesse, on fumera des cigares importés, fabriqués à l'étranger. En conséquence, des gens pointeront au chômage et d'autres, que nous, fabriqueront les cigares que nous vendrons et consommerons en France."
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Il y a, finalement, loin de la coupe aux lèvres et tend à prouver, une fois de plus, que si "trop d'impôt tue l'impôt"...  trop de taxes tuent l'emploi.

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