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La retraite à 60 ans.

Sa mise en place, en 1983, était déjà bien plus qu'une erreur économique mais un acte criminel contre l'économie et l'équilibre des comptes sociaux. Bien des experts, pourtant, s'étaient élevés contre cette décision, mais en pure perte car ils avaient tous, en commun, un seul tort, celui de ne pas être socialistes, donc ils ne pouvaient être qu'incompétents...

Durant près de trente ans, ce problème des retraites a été une patate chaude que chaque gouvernement a évoqué, mais a refilé en loucedé au successeur. Il est vrai qu'il en faut du courage pour concilier décision impopulaire et réélection.

On peut, sans doute, tout reprocher à Sarko, même et y compris le temps qu'il fait, mais certainement pas d'en manquer ! Je parle du courage, bien évidemment. 

Ceci étant, après avoir attendu aussi longtemps, une génération, pour corriger une telle "sottise", nous sommes dans une situation qui fait que même en revenant, là, d'un coup de baguette magique et sans grèves ni manifs, à la situation antérieure, ce serait encore insuffisant puisque, pendant ce temps, l'espérance de vie moyenne a sacrément augmenté.

Bien sûr que cette réforme était nécessaire, bien sûr qu'elle est d'autant plus douloureuse que l'on a perdu du temps, bien sûr qu'on y trouve un petit côté double peine avec, d'un côté, un report de l'âge légal du départ à la retraite et, parallèlement, une augmentation du nombre d'années de cotisations, bien sûr qu'elle a été faite à la hussarde car on a les agences de notations sur le dos, bien sûr que l'on a saucissonné les problèmes en ne réglant pas, dans le même temps, l'emploi des jeunes et celui des seniors... Il est vrai que l'on a pas plus réglé l'une des causes fondamentales de nos problèmes, celui des charges sociales dont les augmentations successives ne visent, finalement, qu'à pallier les conséquences des augmentations précédentes.


Ceci étant, la chute du symbole des 60 ans, arbitrairement établi mais intangible, est aussi symbolique que la chute du mur de Berlin et permettra, maintenant que ce verrou a sauté, de faire évoluer le système afin de le rendre pérenne, pérennité dont profiteront, en tout premier lieu, ceux qui, paradoxalement, sont dans la rue afin de s'y opposer.


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