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Misérable cueillette.
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Hier après-midi, samedi, j’ai marché quatre heures dans la forêt, pour une misérable cueillette de ceps (photos ci-jointe). Je n’ai pas pour autant perdu mon temps, ne cessant pas de réfléchir en marchant. Ce matin dimanche, nouveaux échecs : deux sets de tennis perdus, contre deux adversaires différents (4-6, 4-6). Je réfléchissais toujours, ne parvenant pas à me concentrer.
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Nous avons appris que le président Hollande venait de rejoindre le record absolu d’impopularité d’après le sondage JDD, 23% de taux de satisfaction, plancher atteint par François Mitterrand en 1991. La presse oublie de préciser un détail : le rejet de François Mitterrand intervenait après 10 ans d’usure du pouvoir. Pour François Hollande, ce niveau intervient après un peu plus d’un an au sommet de l’État seulement, ce qui est totalement inédit.
La vérité, c’est que le courant entre les Français et leur président ne passe pas. L’opinion rejette une personnalité indéfinie, mélange inattendu de bonhommie apparente et de crispation idéologique. Rien ni personne n’émerge du paysage politique français. Du côté républicain, Fillon ne ressort pas vraiment, malgré des coups de poker qui semblent se retourner contre lui. Sarkozy est extrêmement populaire chez les sympathisants UMP, un atout essentiel, mais ne semble pas, pour l’instant en tout cas, entraîner une franche adhésion dans le reste du pays.
Malgré le matraquage médiatique en sa faveur qui annonce en permanence sa percée, le fn stagne depuis 30 ans aux alentours de 14 à 20% de vote potentiel, avec 70% de rejet irréductible ; la comparaison avec le RPF du général de Gaulle, qui atteignait 45% des suffrages après quelques mois d’existence, aux élections municipales d’octobre 1947, ne tient évidemment pas la route.
La France est donc dans le flou politique quant à son avenir. Une réélection de M. Hollande en 2017, semble extrêmement compromise. Il ne faut pas oublier qu’en dehors d’une cohabitation (avec un Parlement et un Premier ministre d’un camp opposé) jamais un chef de l’État élu au suffrage universel n’a été réélu. Or, la réélection est probablement l’objectif central du président et de son équipe. A l’issue des prochaines élections municipales et européennes de 2014, qui s’annoncent désastreuses pour eux, nous pouvons exclure, je crois, le coup de poker d’une dissolution de l’Assemblée nationale destiné à provoquer une cohabitation.
Une telle décision et prise de risque ne semble pas dans son caractère. Trois alternatives possibles se présenteront au président qui devra malgré tout tenter quelque chose :
- Une quasi cohabitation, sans dissolution, avec la nomination d’un Premier ministre centriste, par exemple M. Bayrou, qui a appelé à voter pour lui en 2012, en laissant ce dernier se débrouiller avec une situation infernale, lui se plaçant en retrait et attendant son échec.
- Une radicalisation à gauche, en désignant par exemple une Madame Aubry et en lui concédant les manettes du pouvoir, en la poussant à se griller par une fuite en avant gauchisante, lui se présentant ensuite comme un recours…
- Le statu quo dans une politique actuelle sans véritable ligne ni consistance, marécageuse, en espérant le miracle d’un retour de la croissance et une embellie de l’emploi. Ce serait alors la chance d’un Valls voire même d’un Ayrault reconduit.
A vrai dire, on voit mal aujourd’hui comment l’une de ces trois alternatives aurait des chances de succès. L’opposition républicaine, en marche d’ores et déjà vers un éventuel retour au pouvoir, n’a qu’un ennemi véritable, elle-même : ses divisions, son culte de l’ego, son absence de vision et de perspectives. En vérité, une seule question se pose : saura-t-elle enfin renoncer au « qui » pour s’interroger sur le « quoi » ?
Peu importe la personnalité qui émergera au début de l’année 2017 à la faveur des circonstances. Nous ne sommes pas en quête d'idole ni de culte de la personnalité. La seule vraie question est celle-ci : que ferait-t-elle - l'opposition républicaine - d'une alternance en 2017 ? Quelle réforme (urgente) des institutions pour restaurer la démocratie et sortir de l’impuissance publique ? Quelle politique économique et sociale pour sortir du marasme et reprendre notre rang de grande puissance économique à égalité avec l’Allemagne ? Quelle réforme de la construction européenne pour créer une Europe des nations, démocratique et proche des préoccupations des citoyens ? Quelle vision planétaire de la France dans le monde et de la restauration de sa grandeur ? Quelle politique de la sécurité et de la maîtrise de l’immigration ?
Si alternance il doit y avoir, nous ne voulons pas d'une petite alternance sans ligne ni objectif qui entraînera le retour au pouvoir des socialistes en 2022, dans une spirale sans fin de déclin de notre pays. Nous voulons le début d'une ère nouvelle, d'une reconstruction du pays. Voici ce que nous, les citoyens lambda, les cueilleurs de ceps en automne, attendons de l’opposition républicaine.
Maxime TANDONNET